Conflit et reproches (pv: Pénéloppe)

Bastet regardait avec ahurissement la grande tanière vide. La jeune déesse avait fait le tour du royaume pour tenter retrouver ses parents et demandé à tous les dieux félidés qu'elle avait croisés s'ils ne les avaient pas vus. Le père et la mère de Bastet avaient disparus depuis quelques jours, ce qui était absolument anormal. Shah aussi demeurait introuvable. Quelque chose s'était passé, la déesse chatte en était sure. Il se passait des tas de choses depuis que Pénéloppe était à la tête du panthéon. Tout le clan a été viré en l'envers. La déesse jaguar était entrain de changer toute l'organisation du clan. Depuis le début de son existence et de l'existence de bien des dieux félidés, ils n'avaient connue qu'Étanna comme chef. Et selon Bastet, elle avait été une bonne chef, si on la compare à Pénéloppe.

La disparition de mes parents à assurément quelque chose à voir avec l’entrée en pouvoir de la déesse jaguar. Je les ai cherchés partout, et si personne ne sait où ils sont, Pénéloppe doit bien le savoir, elle, se dit la chatte dont la queue battait nerveusement l’air.

Bastet sortit rapidement de la tanière et courut vers le domaine d’Étanna, maintenant occupé par Pénéloppe. Elle se demanda qu’était devenue l’ancienne chef du panthéon après que les dieux fondateurs l’aillent virée, elle, ainsi que le chef du panthéon des petits oiseaux. Morte sûrement. Et comme tout le monde le savait, il n’y avait pas de plaines de lumière pour dieux. Les dieux morts, ils sont morts à jamais.

La déesse déglutit difficilement, espérant que ses parents aillent juste été envoyés en mission sur Enkidiev ou Enlikisar, et que Pénéloppe ne leur a pas laissé le temps d’avertir Bastet de leur départ. Mais dans son for intérieur, la chatte savait que c’était autre chose. Ses parents, même sur un ordre du chef, ne l’auraient jamais fait inquiéter pour rien. Quelque chose était arrivé, c’était sûr.

Les jambes tremblantes, le cœur battant à la chambarde, Bastet s’engagea lentement dans le tunnel qui menait à la grande tanière spacieuse de Pénéloppe. Avant d’entrer dedans, elle fit annoncer son arrivée et désir de s’entretenir avec la Chef par un miaulement sonore ainsi d’un grattement de griffe sur le mur.

Attendant que la déesse jaguar lui réponde, Bastet se dandinait d’une patte à l’autre sous l’effet du stress. Elle n’était jamais venue ici volontairement. Pénéloppe n’accepterait peut-être pas de lui parler étant donné qu’elle n’était pas une déesse haut-gradée… Mais elle devait lui parler. Elle devait savoir ce qu’étaient devenus ses parents. Et c’était de la réponse de Pénéloppe qu’elle avait le plus peur.

La nouvelle chef du panthéon félidée s'étirait sur son coussin paresseusement. Comme elle n'avait rien avec quoi s'occuper, Pénéloppe avait finalement décidée de tuer son temps par une sieste. Après tout, un temps occupé à dormir n'était jamais un temps perdu. Dormir et manger. Les choses les plus importantes.

Et maintenant qu'elle était rendu chef du panthéon félidé, dormir et manger était devenu encore plus important. Elle se devait d'être au meilleure de sa forme en tout occasion ce qui signifiait qu'elle devait se reposer davantage. C'était son devoir en temps que chef.

Et puis, se débarrasser de ces deux rebelles avaient épuisé ses forces...

Pénéloppe se laissa enfin abandonner dans le demi-sommeil propre aux félidés.

***

La déesse jaguar ouvrit un œil paresseusement lorsqu'un miaulement résonna dans le lieux. Pénéloppe baîlla avant de sonder vaguement les lieux.

Bastet...

Elle s'étira, son attention maintenant complètement focalisé sur le présent, toute pensées de dormir ayant quittées son esprit. C'était maintenant futile puisqu'une chose intéressante se présentait.

** Entre.** Ordonna-t-elle par télépathie à la jeune déesse chatte, s'assoyant sur son ''trône''.

** Entre. **

Bastet reçut l’ordre de sa chef comme un coup de griffe sur le museau. Le sentiment que quelque chose de grave c’était produit s’accentua encore davantage en entendant la voix de Pénéloppe. Son cœur accéléra encore son rythme alors qu’elle avança dans la tanière de la démarche la plus assurée possible. Cependant, c’était peine perdue. La déesse jaguar pourrait très bien voir son stress et sa peur en voyant ses pattes tremblantes, sa queue positionnée entre ses pattes arrière et ses oreilles rabattues en arrière. Elle pourrait peut-être même entendre les battements effrénés de son cœur.

Arrivée devant la chef, Bastet s’inclina respectueusement, puis monta un regard implorant vers elle. Pénéloppe pouvait sûrement lire sa détresse, mais elle n’avait pas l’air de s’en inquiéter pour rien au monde. Une onde de frustration parcourut la déesse chat, et soudain, ses pattes arrêtèrent de bouger, ses oreilles prirent une position droite, et sa queue prit une position moins apeurée. Son cœur battait toujours vite, mais Bastet ne s’en rendait plus compte. Elle frissonna une fois, puis leva la tête fièrement et regarda la pointe des oreilles de la déesse jaguar avec assurance. Maintenant, elle ne reculerait plus. Jamais elle ne reculait quand le pire ou le mieux allait se produire. Jamais elle n’allait fuir l’épreuve. Pénéloppe avait beau être immense et très puissante, Bastet n’avait plus peur d’elle. Elle garda fermement sa position fière et aucunement faussée. Elle attendit que sa supérieure lui donne le droit de parole, tout en évitant soigneusement de croiser son regard ce qui serait un signe d’hostilité. Bastet ne voulait pas être hostile. Pas pour l’instant.